La folie de la rentrée...littéraire

Publié le par laetitia-deprez - écrivain

810896_71237717.jpegPlus de 700 livres publiés en à peine quelques jours, des journalistes qui se déchaînent, des éditeurs qui essaient de tirer leur épingle du jeu et au milieu, des auteurs noyés dans ce flot de critiques. La rentrée, qu’elle soit littéraire ou non, a toujours eu pour moi l’odeur du papier neuf et de l’encre fraîche. Cette excitation aussi de rencontrer de nouveaux amis… Mais la littérature s’emballe dangereusement ! La course aux prix exacerbe les sentiments malsains. Et les auteurs se retrouvent jetés en pâture face à une meute de journalistes assoiffés de mots (et de bons mots !). Certains en sortiront encensés, d’autres peut-être blessés à jamais. C’est la dure loi de la rentrée littéraire : on est premier de la classe ou l’on se retrouve au piquet…

Bien loin de cette folie médiatique, les auteurs sans renom poursuivent leur petit bonhomme de chemin. Sans prétention de succès, avec le goût d’écrire tout simplement… Les rêves de vivre de leur plume se sont déjà estompés depuis longtemps, face à la crue réalité du monde littéraire. 60 000 livres publiés en France chaque année dont 35 000 nouveautés ! Un océan où l’on peut vite se noyer… Alors autant rester au bord, là où l’on a pied. Sans ambition de rentrer dans la petite famille des 40 auteurs français qui vendent plus de 30 000 exemplaires et peuvent donc se consacrer à l’écriture.

La bonne nouvelle c’est que malgré le prix exorbitant des livres, les lecteurs n’hésitent pas à ouvrir leur porte-monnaie ! La mauvaise, c’est que l’offre littéraire est devenue tellement importante que la visibilité d’un jeune auteur est quasi nulle. Même les romanciers déjà reconnus se battent pour survivre… Ceux qui vendaient 3000 livres il y a dix ans, atteignent difficilement les 400 ventes aujourd’hui ! (cf article du monde sur les écrivains du 7 septembre 2010). Il est donc de plus en plus difficile de faire de l’écriture son métier. Mais, en fait, est-ce vraiment un métier ? Le meilleur moyen de garder le plaisir d’écrire n’est-il pas d’en faire un loisir ?

 

Publié dans Pourquoi écrire

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<br /> Vous soulevez là un vrai problème, et nous, lecteurs avont bien du mal à nous faire une opinion. Il est difficile de choisir avec discernement. Parfois certains succès se font par le<br /> bouche-à-oreille. Je pense vraiment qu'être auteur ne doit pas être facile tous les jours.<br /> <br /> <br />
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